Vintage
Le transistor fait son retour.
Répliques d’un passé révolu, la qualité esthétique des radios d’antan demeure intacte. C’est pour sauver ces vestiges de la casse et de l’oubli que Xavier Barthélemy a créé Charlestine.
Ancien chef de produit pour un site de vente en ligne, le trentenaire décide, un jour, de quitter un travail qui manquait singulièrement de sens à ses yeux pour s’embarquer dans une nouvelle aventure : récupérer de vieux postes de radio, des années 1910 à 1970, et leur redonner vie en remplaçant la partie électronique par un ampli et un haut-parleur de qualité, et les doubler d’un récepteur Bluetooth afin de leur permettre de jouer la musique de nos portables. Un exercice patient de modernisation et de préservation du patrimoine, extirpant parfois in extremis de la démolition du matériel récupéré en mauvais état. C’est ainsi. Le jeune entrepreneur met un point d’honneur à ne restaurer que des appareils hors d’usage.
Pour accomplir cet ouvrage minutieux, Xavier Barthélemy s’est entouré de deux artisans polyvalents capables de mener la rénovation d’une radio de A à Z et de deux artistes qu’il emploie à mi-temps pour la partie esthétique de la tâche. Le nombre de distributeurs a considérablement augmenté ces dernières années à Paris, New-York et Londres. Le véritable coup d’accélérateur sera donné par le Salon Maison & Objet. La petite entreprise exporte aujourd’hui dans toute l’Europe, en Chine et dans les Émirats. Mais l’amoureux du travail bien fait tient à conserver son statut d’artisan.
Charlestine semble ainsi parfaitement répondre à la quête d’authenticité du moment. Car derrière cette nostalgie évidente, c’est bel et bien le message porté sur notre mode de consommation qui fait le succès de la petite PME française. Pour aller encore plus loin, Xavier Barthélemy donne les pièces inutiles à des collectionneurs pour qu’ils les réutilisent, histoire de boucler la boucle. Ce n’est pas à lui qu’on va apprendre le fameux adage « rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ».