Une maison d’architecte en bavière
C’EST POUR UNE FAMILLE D’INDUSTRIELS ALLEMANDS QUE LE STUDIO PARISIEN LIAIGRE ET LES ARCHITECTES NÉERLANDAIS DE POWERHOUSE COMPANY ONT IMAGINÉ CETTE RÉSIDENCE SPECTACULAIRE, UN PROJET D’AVANT-GARDE ULTIME EN PLEIN CŒUR DE MUNICH.
Il faut dire que la Bavière met tout le monde d’accord. Avec ses monts, ses lacs et ses métropoles, aucune surprise donc, si dans cette région allemande le marché de l’immobilier de luxe est très développé. La villa B est à l’image de ces imposantes demeures urbaines, qui conjuguent richesse, charme et distinction. Avec ses lignes imposantes à l’extérieur mais douces à l’intérieur, l’inspiration des années 1930 est évidente. Construite comme un blockhaus, elle s’impose tel un mausolée côté rue, avec son impressionnante et énigmatique façade en marbre noir. Véritable célébration de cette roche métamorphique, cette maison familiale est un hommage bavarois et contemporain à la villa Necchi de Milan, un sublime repaire Art déco lombard de l’entre-deux-guerres.
L’habitation, entièrement ouverte sur un grand espace verdoyant, laisse paraître des intérieurs somptueux et élégants, conçus en intégralité par le studio Liaigre.
Côté jardin, c’est une tout autre histoire. L’habitation, entièrement ouverte sur un grand espace verdoyant, laisse paraître des intérieurs somptueux et élégants, conçus en intégralité par le studio Liaigre. Les grandes baies vitrées à galandage laissent pénétrer la lumière du jour et estompent toutes notions de frontières entre les différents espaces. À chaque étage, sur toute la longueur, de larges balcons viennent prolonger les espaces de vie de l’édifice sur les extérieurs. À l’intérieur, la décoration est tout aussi spectaculaire. L’accent a été mis comme à l’extérieur sur l’utilisation de matériaux nobles et subtils tels que le marbre, le bois et le cuir. Dans la cuisine, d’énormes panneaux d’onyx vert italien, tous taillés dans le même bloc de pierre, recouvrent les murs. Un matériau saisissant de beauté qui forme aussi le massif et arrondi plan de travail. Il apparaît à nouveau dans le grand dressing adjacent à la chambre principale et se poursuit jusqu’à la salle de bain. Mais ce qui frappe encore davantage, c’est l’absence de mur blanc.
Conçu comme le noyau de cet impressionnant enssemble, l’escalier en colimaçon lêle deux types de matériaux distincts. Le bois de cêdre habille les garde-corps, le muschelkalk, une pierre naturelle calcaire allemande, recouvre les marches.
Si l’utilisation de la pierre dans la maison est une extension du thème défini par la façade, l’application répétitive du bois et de boiseries sur les murs est une réponse à la contrainte principale donnée par les propriétaires. Si le combo marbre et bois n’est pas nouveau, il fonctionne toujours aussi bien. Les deux ne se volent pas la vedette. Au contraire, associés ensemble, ces deux matériaux offrent une très belle harmonie, une ambiance contrastée et chaleureuse. Ainsi, sur quatre niveaux – du sous-sol qui abrite la collection de voitures des propriétaires littéralement conduites jusque dans la maison, au rez-de-chaussée et en passant par les deux étages supérieurs – on ressent une atmosphère sereine. Conçu comme le noyau de cet impressionnant ensemble, l’escalier en colimaçon mêle deux types de matériaux distincts. Si le bois de cèdre habille les garde-corps, le muschelkalk, une pierre naturelle calcaire allemande, recouvre les marches. Comble du luxe, le dernier niveau accueille une piscine, une salle de gym et un bowling, de quoi occuper les enfants des propriétaires. La villa B est un projet monumental à l’image du studio Liaigre et de son regretté fondateur, Christian Liaigre. Star des années 1980-1990 notamment auprès de la jet-set, il savait distiller un style élégant, raffiné et épuré à la fois.
Dans la cuisine, d’énormes panneaux d’onyx vert italien, tous taillés dans le même bloc de pierre, recouvrent les murs.