Une maison de haute tradition hôtelière
Janvier 1913. Henri Negresco inaugurait l’hôtel le plus prestigieux de la promenade des Anglais à Nice. Grace Kelly, Jean Cocteau, Walt Disney, les Beatles pour ne citer qu’eux y ont séjourné. Objet d’admiration et de curiosité, le Negresco cultive le mythe du palace dans toute sa splendeur.
Son éblouissante façade constitue l’un des joyaux de la Belle Époque. Sa toiture singulière, de couleur rose et vert en fait le plus inclassable des 5 étoiles. L’un des derniers à être indépendant des grands groupes hôteliers. L’aboutissement d’une vie : celle de Jeanne Augier, récemment disparue. Propriétaire de l’hôtel depuis 1957, elle a œuvré pour sa renaissance puis son rayonnement.
Passionnée, elle a rassemblé une importante collection d’œuvres d’art et de mobiliers d’époque comptant plus de 6 000 références. Artistes contemporains, tableaux de maître, sculptures monumentales ornent les parties communes tout comme chacune des cent chambres et des vingt-cinq suites. Des salons dédiés à Louis XVI ou Napoléon III jusqu’aux chambres vénitiennes aux couleurs de la Renaissance, ou « street art » où trônent des tentures murales signées Pierre Frey, aucun autre hôtel au monde ne possède tant de trésors. Y séjourner, c’est donc se plonger dans un joyeux mélange d’époques et de styles. Cinq siècles d’histoire y sont représentés. Bonheur de l’anachronisme. Aucune unité, aucune retenue.
Engagé dans une politique environnementale volontaire, le Negresco a obtenu l’Écolabel européen et est entré dans le cercle très fermé des institutions labélisées « entreprise du patrimoine vivant ». Une marque de reconnaissance des efforts menés ces dernières années pour la préservation de l’histoire des lieux et les multiples savoir-faire qui le font vivre à l’image de son art culinaire. C’est Virginie Basselot, meilleur ouvrier de France, qui est en charge de toute la restauration. Mais c’est au Chanteclerc, le restaurant gastronomique deux étoiles au Guide Michelin, que l’on peut apprécier le mieux son expertise. Elle y propose une carte inspirée de la région et des richesses de la Méditerranée. Ainsi, les poissons de roche de la soupe proviennent de la pêche locale. Le plat signature – le bar et huîtres en tartare, crème de citron et caviar – donne son éclat à une cuisine vive, sage et maîtrisée. Avec ses somptueuses boiseries réalisées en 1751, Le Chantecler offre un décor XVIII e à la fois délicat et fastueux. À la Rotonde, la brasserie de l’hôtel, c’est une délicieuse rencontre entre le quotidien et l’exceptionnel que l’on vous propose. Entièrement rénovée, son décor spectaculaire et poétique, a été pensé dans l’esprit de la mythique propriétaire.
C’est un parcours sans fautes qui amène aujourd’hui Lionel Servant à la direction du Negresco qui, dès son plus jeune âge, avait éveillé sa vocation et sa passion pour l’hôtellerie. Son service, excellent et désuet, cultive l’illusion que rien n’a changé depuis l’ouverture, cent ans plus tôt.